Cours de découverte au Grand Palais > Le Parisien

GRAND PALAIS : DANS LE CADRE DU SPECTACLE MUSICAL SINGIN IN THE RAIN DONNE SOUS LA NEF DU GRAND PALAIS, UN COURS DE CLAQUETTES EST DONNE AUX SPECTATEURS ARRIVES EN AVANCE LP/ Jean-Baptiste Quentin LP/ Jean-Baptiste Quentin

Le Parisien Grand Palais

Avant chaque représentation de la comédie musicale « Singin’in the rain », au Grand Palais (VIIIe) jusqu’au 11 janvier 2018, l’école Swing tap donne des cours de claquettes. On a testé. « T’en as déjà fait, toi ? » A côté de moi, deux jeunes femmes se préparent pour le cours de claquettes donné par les profs de l’école Swing tap, préambule au vivifiant spectacle « Singin’in the rain », sous la nef du Grand Palais (VIIIe). Je tends l’oreille tout en laçant mes chaussures. « Jamais… », répond la brune, à ma droite. L’inquiétude que je sens poindre dans sa voix me rassure : je ne serai donc pas la seule. Deux heures avant le début de la représentation, la nef est quasi déserte. Les maquilleurs sortent leurs pinceaux. Les photographes règlent l’éclairage du lampadaire. D’ici peu, les spectateurs feront la queue pour s’installer devant les miroirs, s’égosilleront sur les plus grands titres de comédies musicales dans le box karaoké ou poseront avec un parapluie pour immortaliser leur soirée. A l’exception des claquettes (10 € le cours d’une heure), toutes les animations sont gratuites.

COURS DE CLAQUETTES

En attendant la foule, nous sommes une trentaine, un peu crispés dans nos souliers, à attendre les consignes de David Lasserre, notre prof ce soir. Bretelles blanches sur chemise noire, il nous accueille avec un sourire immense. « Allez, on a une heure avant de monter sur scène ! », lance-t-il, ponctuant la blague d’un clin d’œil appuyé, façon film muet.

Talon-pointe, pointe-talon, David décortique les sons et teste notre sens du rythme. Les premiers pas sont hasardeux. Je suis rigide comme si j’avais avalé le parapluie de la chanson. Les yeux rivés sur les pieds d’un quadragénaire, devant moi, je m’emmêle les pinceaux. Il fait n’importe quoi ! Je me décale sur le côté pour calquer mes mouvements sur ceux du prof… plus efficace ! « On essaie en musique ? » «Vous pouvez chanter si vous voulez » Dès les premières notes, une partie des danseurs s’agitent. « Vous pouvez chanter si vous voulez », suggère David Lasserre. Pas besoin de le dire deux fois : « Ça, je sais faire », se réjouit Marina, 46 ans. « I’m singing in the rain ! » Les paroles, on les connaît (presque) par cœur. Et le prof en joue. À plusieurs reprises, durant notre petite chorégraphie, il nous pousse à donner de la voix. « On doit vous entendre à l’autre bout du Grand Palais », nous encourage-t-il sans jamais se départir de sa bonne humeur. Bras grands ouverts, tête levée vers la nef, on reprend en chœur : « I’m happy again ». Sans m’en rendre compte, je me détends. Les pas sont bien plus simples que ce à quoi je m’attendais. Je tourne la tête vers Mathis, 8 ans, le plus jeune danseur ce soir-là. Il s’en sort comme un chef. Après le cours, le professeur confirme : « 8 ans, 100 ans, peu importe… du moment qu’on arrive à marcher, on peut faire des claquettes ! »

Je me laisse gagner par l’énergie de David. Guillerette, je me surprends même à mimer une paire de bretelles. On finit notre petit numéro en sautant gaiement à pied joint dans une flaque imaginaire. Et là, surprise : le public applaudit ! Pendant que j’étais concentrée sur mes pieds, je n’ai pas vu le Grand Palais se remplir. Une centaine de personnes nous observe. Ce soir, l’espace d’un instant, j’ai un peu volé la vedette à Gene Kelly !