Revue de presse

Cours de découverte au Grand Palais > Le Figaro

Cours de claquettes Pendant une heure, Victor Cuno, professeur de l’école Swing Tap initie une trentaine de danseurs amateurs à l’art de «faire du bruit avec ses pieds». Une petite chorégraphie mêlant les différentes techniques de cette danse entraînante se met en place sous le regard bienveillant du public qui déambule à travers les différentes activités. Tap, flap, shuffle, dig: tous ces noms de pas n’auront plus aucun secret pour vous après ce cours qui vous plongera dans l’ambiance du spectacle.

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Cours de découverte au Grand Palais > Le Parisien

GRAND PALAIS : DANS LE CADRE DU SPECTACLE MUSICAL SINGIN IN THE RAIN DONNE SOUS LA NEF DU GRAND PALAIS, UN COURS DE CLAQUETTES EST DONNE AUX SPECTATEURS ARRIVES EN AVANCE LP/ Jean-Baptiste Quentin LP/ Jean-Baptiste Quentin

Le Parisien Grand Palais

Avant chaque représentation de la comédie musicale « Singin’in the rain », au Grand Palais (VIIIe) jusqu’au 11 janvier 2018, l’école Swing tap donne des cours de claquettes. On a testé. « T’en as déjà fait, toi ? » A côté de moi, deux jeunes femmes se préparent pour le cours de claquettes donné par les profs de l’école Swing tap, préambule au vivifiant spectacle « Singin’in the rain », sous la nef du Grand Palais (VIIIe). Je tends l’oreille tout en laçant mes chaussures. « Jamais… », répond la brune, à ma droite. L’inquiétude que je sens poindre dans sa voix me rassure : je ne serai donc pas la seule. Deux heures avant le début de la représentation, la nef est quasi déserte. Les maquilleurs sortent leurs pinceaux. Les photographes règlent l’éclairage du lampadaire. D’ici peu, les spectateurs feront la queue pour s’installer devant les miroirs, s’égosilleront sur les plus grands titres de comédies musicales dans le box karaoké ou poseront avec un parapluie pour immortaliser leur soirée. A l’exception des claquettes (10 € le cours d’une heure), toutes les animations sont gratuites.

COURS DE CLAQUETTES

En attendant la foule, nous sommes une trentaine, un peu crispés dans nos souliers, à attendre les consignes de David Lasserre, notre prof ce soir. Bretelles blanches sur chemise noire, il nous accueille avec un sourire immense. « Allez, on a une heure avant de monter sur scène ! », lance-t-il, ponctuant la blague d’un clin d’œil appuyé, façon film muet.

Talon-pointe, pointe-talon, David décortique les sons et teste notre sens du rythme. Les premiers pas sont hasardeux. Je suis rigide comme si j’avais avalé le parapluie de la chanson. Les yeux rivés sur les pieds d’un quadragénaire, devant moi, je m’emmêle les pinceaux. Il fait n’importe quoi ! Je me décale sur le côté pour calquer mes mouvements sur ceux du prof… plus efficace ! « On essaie en musique ? » «Vous pouvez chanter si vous voulez » Dès les premières notes, une partie des danseurs s’agitent. « Vous pouvez chanter si vous voulez », suggère David Lasserre. Pas besoin de le dire deux fois : « Ça, je sais faire », se réjouit Marina, 46 ans. « I’m singing in the rain ! » Les paroles, on les connaît (presque) par cœur. Et le prof en joue. À plusieurs reprises, durant notre petite chorégraphie, il nous pousse à donner de la voix. « On doit vous entendre à l’autre bout du Grand Palais », nous encourage-t-il sans jamais se départir de sa bonne humeur. Bras grands ouverts, tête levée vers la nef, on reprend en chœur : « I’m happy again ». Sans m’en rendre compte, je me détends. Les pas sont bien plus simples que ce à quoi je m’attendais. Je tourne la tête vers Mathis, 8 ans, le plus jeune danseur ce soir-là. Il s’en sort comme un chef. Après le cours, le professeur confirme : « 8 ans, 100 ans, peu importe… du moment qu’on arrive à marcher, on peut faire des claquettes ! »

Je me laisse gagner par l’énergie de David. Guillerette, je me surprends même à mimer une paire de bretelles. On finit notre petit numéro en sautant gaiement à pied joint dans une flaque imaginaire. Et là, surprise : le public applaudit ! Pendant que j’étais concentrée sur mes pieds, je n’ai pas vu le Grand Palais se remplir. Une centaine de personnes nous observe. Ce soir, l’espace d’un instant, j’ai un peu volé la vedette à Gene Kelly !

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Reportage France région stage Chateauroux 2015

Aperçu de la première répétition pour le spectacle

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JUBA!!! Chicago Juillet 2014 – 1

Chicago StageStandard Dance Review by Angela Allyn, July 30, 2014 4 stars out of 4

If you were going to create a museum exhibit about an art that exists using live bodies, right now, over time, you would curate a collection of prime examples of that art form, drawn from a number of nations and generations. If you were going to create an exhibit about the body as a musical instrument at this point in human history, you would end up with the Chicago Human Rhythm Project at the Museum of Contemporary Art, an evening which is in part a gathering of everyone passionately committed the art form loosely known as tap dance, and in part a showcase of the premiere creators of the joyful noise of feet against the floor. …

Just when you think you are sated, we come back for the second half which begins with sand being sprinkled onto a square on stage. Backlit, it is impossible to say HOW the sand begins to form a sculpture, moving in space. And then the dancer appears doing what is an old British dance hall specialty: the Sand Dance. A soft shoe number created in sand, miked for affect like a snare drum played with brushes. Guillem Alonso of Spain, the maestro of the Sand Dance.

Daniel Borak returns with Ursina Meyer for a lovely duet set to Bach’s Suite No. 2 in B Minor—when was the last time you saw tap dancing to classical music?

There was no way of knowing when the kindly Victor Cuno took to the stage that we were in the presence of living history. And who would notice when his hysterically funny There is Something Fishy About the French would be so appealing? This Paris based artist is absolutely the foremost teacher of classic technique having personally studied with Henry LeTang, Honi Coles and Buster Brown. As he plays the piano as he taps !!?#?!!! He is himself a museum of an entire art form, a wonder of the world.

JUBA! DEFIES DEFINITION Aug 1, 2014 | By Lynn Colburn Shapiro

You can’t beat JUBA! MASTERS OF TAP AND PERCUSSIVE DANCE for sheer scope and variety of performance styles, techniques, aesthetics, and, well, people on stage in Wednesday’s opening night, sponsored by The Chicago Human Rhythm Project (CHRP) and The Museum of Contemporary Art (MCA). That very diversity beats any effort to nail it down with a definition, and maybe that’s just the point. Rhythm is the express currency of tap dance, unique among dance forms for its use of the body to invent and produce the infinite and ingenious variety of patterns and riffs on the human heartbeat at the center of it all, fueling the human engine. … Humor punctuated the evening with Guillem Alonso’s “Sand Dance” a visual and auditory treasure, and French Tapper Victor Cuno’s rendition of Noel Coward’s “Always Something Fishy About the French.”

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TSF 2012 – video Victor piano/claquettes

Victor en direct sur TSFJazz: « Singin’ In The Rain » et « Broadway Melody »

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MARS 2014 reportage FR2

Reportage FR2 TAPDOGS avec Swingtap

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MARS 2014 reportage FR3

Reportage FR3 TAPDOGS avec Swingtap

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Mars 2012 – « The Artist » nous rend tous fous de claquettes

cours-swingtap

Ça ne manquait jamais. A chaque passage sur les chaînes américaines, JeanDujardin était bon pour quelques blagues, une imitation de De Niro et… une démonstration de danse. Une émission télé diffuse un extrait de « The Artist »? Une fois sur deux, on avait droit au final, tout en claquettes, du film. Sans oublier les centaines de milliers de spectateurs qui ont vu au cinéma le long-métrage aux cinq Oscars.

Avec tout ce tapage, les claquettes de Dujardin ont fini par réveiller les Fred Astaire qui sommeillaient en nous, et les cours affichent complets.

« Je reçois des mails de toute la France. Tous mes amis professeurs me racontent que l’affluence a plus que doublé lors de leurs cours », s’étonne Fabien Ruiz, le chorégraphe de « The Artist », aujourd’hui à Ris-Orangis (Essonne) pour une master class. « Ça téléphone beaucoup dans les écoles, confirme Dominique Bengasini, patron d’une école à Lyon et de la Fédération française de danse (FFDJ-IDO) qui représente les professionnels des claquettes. Cela attire les nostalgiques, pas forcément âgés d’ailleurs, de l’époque Fred Astaire et Gene Kelly. »

Un patron d’une école de danse : «C’est de la musique avec les pieds»

Une piano blanc accueille les visiteurs chez Swingtap, une école installée dans le XIe à Paris. Au fond du local, d’innombrables boîtes à chaussures — toutes à bouts ferrés bien sûr — montent le long des murs, entourant l’étroite piste de danse. Ici comme ailleurs, les élèves affluent depuis « The Artist ». « Le film Chicago montrait des claquettes mais c’était une seconde par-ci, par-là, décrypte Victor Cuno, qui règne sur Swingtap. Dans « The Artist », c’est filmé à l’ancienne. On voit le duo évoluer ensemble sur une scène lors d’un long plan-séquence. » Sarah, 27 ans, fait partie des nouveaux convertis. « The Artist m’a donné le déclic. J’ai tout de suite cherché une école », avoue la jeune femme, qui participait hier à son deuxième cours. Et ce n’est pas évident. « Il faut réussir à être aussi à l’aise avec les deux pieds », souffle Sarah, qui compte pourtant dix ans de danse classique. Alors, facile ou pas de tourniller comme Jean Dujardin et sa partenaire Bérénice Bejo? « Ce qu’ils font est sympa et donne envie, mais c’est un numéro accessible qui peut se faire en fin de première année, milieu de deuxième, promet Alain, qui enseigne les claquettes pour l’association Tap Time, à Paris. C’est accessible même si cela en met plein la vue. » « Ça n’a rien d’original, s’étonne un autre professeur. C’est ce qu’il y a de plus vieux dans les claquettes. »

« The Artist », film muet en noir et blanc sur fond de jazz, rend hommage aux claquettes comme les montrait le cinéma américain des années 1920. Mais la discipline, née à New York au XIXe, a continué à évoluer depuis Fred Astaire. A l’image des Tap Dogs, où les danseurs habillés en ouvriers tapent des pieds sur des barres de métal, des grillages ou des flaques d’eau.

Aujourd’hui, les claquettes s’acoquinent avec la salsa et même le hip-hop. « Les claquettes, c’est de la musique avec les pieds, rappelle Dominique Bengasini, de la Fédération de danse. Après, on peut faire ce qu’on veut de cet instrument. » Jérémie Champagne en donne l’exemple dans l’émission « You can dance », sur NT1, une sorte de concours de danse. Le Parisien de 28 ans dont vingt et un de claquettes, a fait son dernier solo sur un morceau piano-voix d’Adele. « On se bat pour changer l’image rétro des claquettes, rappelle ce danseur. The Artist n’aide pas vraiment, mais c’est tout de même chouette de montrer ainsi des claquettes. »

Source : Le Parisien

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Juin 2010 – Victor Cuno’s Paris Claquettes 2010 Spectacle

Victor Cuno, Amélie Gonze & Arnaud Gromard open the show with Gotta Dance Photo Paule Thomas Victor Cuno, Amélie Gonze & Arnaud Gromard open the show with Gotta Dance Photo Paule Thomas

In October 2000, I had just gotten off the plane in Paris and decided I needed to take a tap class. With the help of a friendly local and the pages blancs, I discovered there was indeed a level five class that evening at a tap studio in the 11th. Excitedly, I took my first métro and found Swing Tap, a little but famous tap shoe shop and school in Bastille. Victor Cuno, the director, in baggy fat checked pants and a striped top, bounced out the pace on the piano while puffing on cigarettes and in a jet lagged haze I shuffle hop stepped with a full class across around the room in dizzying tempos.

Ten years later, Victor Cuno is still a reference in Paris and internationally and his studio offers eight levels of classes and welcomes guest teachers for intensive workshops such as Lane Alexander (Chicago Human Rhythm Project) and Guillem Alonso (Tap Olé Barcelona). Notably, Ruben Sanchez will be arriving from Spain next week to teach.

jeremie Jérémie Champagne Photo Paule Thomas

The show at the Café de la Dance in Bastille was a mash up of end of year performance, musical concert, jam/impro display and présentation of the top of the range. The theme, if any, was how one can tap with another instrument. We witnessed tap with percussion, tap with drumming, tap with guitar, violin, piano…

Kid star Felix Leclerc wowed the audience with an immaculate rendition of Chopin on piano, drumming, zybraphone swinging and tap attack. Jérémie Champagne got sentimental on the piano for a moment (Pinocchio…) then, to the delight of the full house, dropped the sop and showed us how it should be in his famous back flipping, dynamic, percussive tap improvisation. Swing Tap star teacher Marion Sandner mixed handstands with tap and cabaret in her « SOOO in Love » number (as seen from her guest performance at the Cabaret des Filles de Joie de Juliette Dragon) and, of course, couldn’t let the opportunity pass to introduce some vinyl and plenty of pink costumes into the show… she also appeased her students’ and fans’ appetites with a few impros in solo and group. Florence Mathoux & Lucie Rouits while less fluid in the impro, presented an impeccably tight poly-rhythmic duo- Fers & Magnesium.

Cuno MCed and presented classic number (Gotta Dance from Singing in the Rain) as well as a duo with Philou Nagau and several other numbers- never too serious and always with a fun and light audience rapport. His young son Marius performed solos and duos with technique and charm that impressed the connoisseur audience. Victor Cuno’s best moment was a tap piano number that really did swing.

marion-sandner Marion Sandner Photo Paule Thomas

And keeping much of it live was the participation of accomplished jazz trio from the tap dancing Rafael Meyrier (drums), Jean –Christophe Kotsiras (piano) and Flavio Perrela (double bass).

The full, appreciative house affirmed that there could and should be more tap show of all forms in Paris. And indeed next Thursday there is the ‘Surprise Party’ Tap improvisation show (not to be confused with surprise party collective de cabaret des filles de joie) featuring Ruben Sanchez and the Cuno family. Produced by Hélène Maisonniaux. Reservations surprise.tap.party@gmail.com.

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Novembre 2009 – Ça claque à Beaubourg- la-Reine !

Un Nouveau Festival-Victor Cuno et son fils-19/11/09Aujourd’hui le festival accueille le très célèbre danseur de claquettes Victor Cuno. Surnommé The talking feet of Paris, l’artiste s’est formé auprès des plus grands : Henry Letang, professeur de Gregory Hines et Savion Glover, et Chuck Green, avec qui il réalisa une tournée en France.

Pour l’artiste, les véritables claquettes sont à New York. Il se décrit comme un « inclassable », alliant à la fois les influences classiques et afro-américaines.

Victor Cuno s’est réjoui à l’idée d’être invité au festival par Xavier Boussiron et Sophie Perez dans le cadre de Beaubourg-la-Reine. A en croire le danseur, cette performance est un exercice nouveau, bien différent du show habituel, qui exige une approche plus complexe de sa discipline.

Ce soir, dans l’espace 315, Cuno nous offre un spectacle burlesque en quatre parties, version Charlie Chaplin. Dans la première partie, il se moque des français dans « There’s always something fishy about the French », alors qu’il flotte dans son costume vichy noir et blanc. Plus tard, le rythme est langoureux et la lumière tamisée pour « A little American tapdance ». Le troisième numéro est joué par son fils, qui apporte de la fraicheur au spectacle dans son rôle de James Bond. Ces deux là forment un parfait tandem. Enfin, Victor Cuno finit de nous impressionner et synchronise le piano et les claquettes, apothéose de la soirée ! L’artiste nous séduit par son élégance et sa bonhommie.

A la question : « Qu’elle est la place des claquettes aujourd’hui en France ? », il répond qu’il déplore que cette pratique soit peu médiatisée dans l’Hexagone. Il ajoute que la magie des claquettes réside dans son adaptation à tous les genres de musique. En dépit du manque d’intérêt donné à cette pratique, l’art des claquettes refuse d’être considéré comme un vestige des années 1930. C’est un art résolument contemporain tourné vers l’avenir.

Sharon Yoon et Pauline Biscay

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Mai 2009 – Un suisse à Paris

Dans la rue, arc-bouté sur sa cigarette, ses petites lunettes rondes vissées sur le bout de son nez, et son pas hésitant, Victor Cuno détonne. Avec sa veste à carreaux et ses petits cheveux paille en bataille, il promène nonchalamment sa silhouette de Tchao Pantin dans les rues du XIème arrondissement, où il a élu domicile il y a 19 ans déjà.

vcu_thomaspirel.shklLa vie de ce Mr Claquettes commence comme dans un film de Franck Capra. C’est dans une petite salle de cinéma de la ville de Bâle en Suisse alémanique, en plein milieu des années 60, qu’un adolescent pas comme les autres découvre subjugué “Chantons sous la pluie”. « Good Morning » de Gene Kelly va tout simplement changer sa vie. Les claquettes deviennent une idée fixe dans l’esprit de ce jeune bourgeois suisse. Mais pas question d’inquiéter tout de suite des parents attentifs. Ils veulent pour lui, une existence stable et sans surprise loin des heurts des années 30 et de la Seconde Guerre Mondiale, qu’ils ont connus. Il s’agit de rassurer une maman qui l’a eu tard : 38 ans. Alors Victor trouve un bon compromis en rentrant dans le prestigieux Conservatoire Classique de Bâle.

Victor fait tout : il danse, chante, compose, joue du piano sauf des claquettes… Il devra attendre le début des années 1970 pour enfiler ses premières chaussures…

Comme la majorité de ses camarades de classe, il monte une troupe amateurs. Pour les besoins d’une représentation, il va taper du pied pour la première fois. Il apprend en bluffant sous le regard bienveillant d’un vieux professeur suisse : mémoire vivante des claquettes de l’après guerre. Victor marche à l’instinct et à l’envie. Et ce qu’il aime dans cet art délaissé par les esthètes de cette fin de siècle : c’est la simplicité, l’accessibilité et l’immédiateté. Le numéro est un succès : Victor y interprète un gangster de Chicago en guêtres qui dévalisent les méchants banquiers arnaqueurs en les attaquants à coups de semelles de fer, pour les défendre des petits épargnants.

Le monde ne lui suffit plus, il débarque à Paris avec sa petite valise : direction le XIème arrondissement : son coup de cœur. La France ne connaît pas la crise, c’est juste avant le premier choc pétrolier et l’époque est à la légèreté. Paris digère à peine sa révolution culturelle de Mai 68, la vie est facile.

« Il est interdit d’interdire » a fait son chemin dans les esprits et Victor se lance sans se poser de questions. Il loue une salle au Café de la Danse pour donner des cours de claquettes et ça marche! Pendant 19 ans, le suisse élancé va taquiner le parquet de la salle parisienne avec des amateurs et des futurs professionnels des claquettes. Le Café de la Danse lui permet d’être indépendant et installé, les claquettes ont désormais leur vitrine officielle, leur rendez-vous. Gene Kelly et Fred Astaire ont trouvé en Victor un digne héritier de l’art de taper du pied. Et plus que ça même, car tout en les respectant, notre Suisse veut s’affranchir des Classiques. Les claquettes, c’est tout de suite, pour tout le monde et sur n’importe quelle musique : rap, hip hop, blues, soul. Les claquettes séduisent, intriguent assurant ainsi une clientèle régulière qui lui permet de vivre. Car notre professeur parvient à lier passion et sens des affaires. Le succès des cours du Café de la Danse l’encouragent s’installer à son compte : il élit domicile au 21 de la rue Keller il y a 11 ans, pour monter sa propre école : Swingtap. Il fait tourner toute la petite affaire et s’impose comme la plaque tournante des claquettes en France, l’air de rien, tout simplement.

« La passion ça se développe » dit-il à la terrasse d’un café entre deux gorgées de bière blanche. Et Victor fait ce qu’il dit. Il développe les claquettes dès que cela lui est possible : au grand écran : dans le film : « Qu’est ce qu’on attend pour être heureux ? » de Coline Serreau, sur scène : avec la comédie musicale : « Steppin’ Out » ou encore au Ballet avec « Cendrillon » de Nouréev. Plus récemment, Antoine de Caunes interprète « Good Morning » en claquettes, en direct des Césars : Victor Cuno est derrière le rideau attentif.

Victor Cuno a une jolie histoire. Comme il dit si bien lui-même avec son accent germanique : « On est pas courageux, quand ça marche ». Mais le travail, la précision, la rigueur, le bon sens liés à la passion: c’est lui. Il faut travailler sa passion, assumer le quotidien et créer une émulation autour de soi. Car Victor n’est pas seul. Concentré dans une rue, voir un immeuble : Victor fait partager sa passion : à son équipe, à ses les élèves d’hier, aux voisins du quartier et surtout à sa famille : sa femme et son fils Marius, 7 ans qui assure déjà la relève dans le monde des claquettes. Le jeune Marius a voulu taper du pied dès deux ans et trône aujourd’hui sur les podiums des compétitions internationales de claquettes pour juniors.

Encore une fois : « La vie est belle » et il est possible de vivre sa passion au quotidien. Loin de la morosité actuelle, Victor est un humble poète qui avec un piano et deux bouts de fer rend heureux. Il ne regrette rien quand il se souvient de son arrivée à Paris au milieu des années 70. En coloc d’abord, puis un bail à son nom, puis le sésame absolu pour ses parents : il devient propriétaire d’un appartement dans le XIème. Victor n’a jamais songé vivre ailleurs. Il est touché par ces liens humains qui se nouent aisément. Il aime regarder le travail des menuisiers du Faubourg St Antoine, et apprécie la sagesse des bouquinistes qui jalonnent les rues du quartier. En plus de 20 ans, Victor a observé avec une légère inquiétude les mutations de son petit Paris. L’apparition de l’Opéra Bastille à la fin des années 80 marque un tournant.

Le paysage humain change : les marchands de livre sont remplacés par des boutiques branchées. Mais malgré cela, Victor se sent chez lui. Il a réunit tout son univers dans une rue : l’école Swingtap est à quelques mètres de chez lui. Il aime les friperies de la rue des Taillandiers et les restaurants qui ont une âme comme « Au 10 vins Muguet ».

Et il est tout simplement heureux quand il boit une bière blanche bien installé en terrasse du Pause Café.

Aujourd’hui, perché sur ses 55 ans , Victor continue à explorer sa passion et à la faire partager. Il est l’auteur du très reconnu : « Guide du débutant » : fidèle à son postulat de base : les claquettes, c’est pour tout le monde. Il a également rédigé un « Dictionnaire pratique des claquettes d’aujourd’hui », pour l’usage des plus initiés. A l’heure actuelle, il se penche sur le sens de cet art pas comme les autres et de son évolution à travers le temps. Car le jeune homme qui tapait du pied à Bâle a pris conscience de son rôle, du sens qu’il a mis dans sa passion et de l’héritage qui lui faut transmettre.

Texte par Victoire Daboville / Photo par Thomas Pirel

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